L'itinéraire artistique d'Alain Brunel

 Historien de l’art et peintre, Alain Brunel vit à Montpellier, dans le sud de la France, où il est né le 21 janvier 1956. Il a commencé à peindre en autodidacte dans les années 1980 avant de démarrer un cursus universitaire en 1989 en histoire de l’art à la faculté des lettres de Montpellier, pour terminer au niveau doctorat à l’université de Paris Sorbonne IV avec mention très bien sur un travail concernant l’œuvre de la sculptrice Germaine Richier.

 Ces études l’ont amené à réfléchir sur la création artistique de cette période et son travail personnel va en être nourri avec, notamment, des influences venant de l’abstraction des années 1960 (Rothko, Pollock) ainsi que celles de l’école de Paris durant ces mêmes périodes (Bazaine, Manessier) et les avant-gardistes régionaux du groupe Supports/Surfaces (Louis Cane, Claude Viala, Vincent Bioulès) qui ont été un moteur important dans sa réflexion créative, notamment dans ses dernières séries d’œuvres.

Cinq compositions alliant dynamique et couleurs sur cellophane.

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La dernière série que j’ai exposé à la Fábrica à La Havane, est un travail des années 2010, effectué sur papier transparent cellophane. C’est lors d’une exposition à Paris, de l’artiste Louis Cane, intitulée « Les nymphéas» aumusée de l’orangerie, au printemps 1994, où il présentait sa version personnelle des nymphéas de Monet et ceci non pas sur toile mais sur tissu moustiquaire tendu sur châssis, que l’idée a germé.

 Cela m’avait amené à réfléchir sur le concept judicieux d’absence de fond, de toile et c’est la découverte fortuite de rouleaux de papier cellophane de boutique de fleurs qui m’a donné l’envie d’approfondir cette idée demettre en place la peinture, le graphe, l’image, sur un support qui laisse passer leregard, réflexion qui rejoint aussi le travail des artistes de la renaissance italienne dans leurs recherches sur la perspective linéaire qui permettait au regard de traverser lesujet.

 Dans ce cas de figure, mon travail s’élabore en plusieurs temps : d’abord le sujet est dessiné sur une première feuille de cellophane transparente, ensuite une seconde feuille vient sceller l’image, ce qui permet ensuite une retouche à la main de la peinture ainsi emprisonnée. De là, s’établit un jeu entre la peinture et l’acte créatif du fait de la consistance plus ou moins liquide ou épaisse de la peinture qui fuse sous le doigt, créant ainsi un dialogue entre l’artiste et son sujet. Le passage du regard au travers de l’œuvre permet un aller-retour qui s’installe et lui donne vie, sans être borné, laissant place à l’imaginaire.

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